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Un témoignage à contre-courant du désespoir

Publication : (actualisé le ) par Mme Staffa

Chers élèves, ce livre est fait pour vous.

Il s’agit de l’autobiographie du chef pâtissier Philippe Conticini, intitulée Cochon de lait, écrite en collaboration avec la journaliste Patricia Khenouna.

Nous assistons à un parcours à la fois unique et porteur de valeurs qui nous concernent tous, mais dont l’auteur a été privé pendant son enfance : l’amour, la générosité, l’empathie.

Des valeurs auxquelles il n’a jamais renoncé et qui ont trouvé un écho infini en l’amour que son épouse et sa fille lui portent.

Lisez-le, il a été écrit pour cela : témoigner, transmettre, aider.

Et pour vous donner une idée du style, en voici quelques extraits :

« J’ai eu ce que l’on appelle une enfance gratinée. Et, pour un fils de restaurateurs qui a poussé dans le ventre d’une cuisine, le terme n’a hélas rien d’une galéjade. Certes, je n’ai été ni frappé, ni torturé, ni violé. Mais, de ces premières années de ma vie, je me rends compte que je garde de profondes blessures. Si des centaines de milliers de personnes portent une croix bien plus lourde que la mienne, il y a une somme de douleurs considérable ancrée en moi. J’ai appris à vivre avec certaines. J’en ai apprivoisé plusieurs. Notamment grâce au soutien indéfectible d’Anne-Lise, la femme qui partage ma vie depuis vingt-trois ans. Cependant, leur empreinte est si profonde que même son amour inconditionnel ne parviendra sans doute jamais à les effacer définitivement. »

Lorsque, sept ans après la naissance de Christian, ma mère a voulu avoir un deuxième enfant, mon père s’y est opposé. Un seul lui suffisait amplement. Pour avoir grandi à coups de nerf de bœuf dans un orphelinat, il se contentait d’appliquer à son rejeton l’unique modèle d’éducation « à la dure » qu’il connaissait. Aussi, quand ma mère a été enceinte de moi, elle a d’entrée de jeu mis les choses au clair : « Celui-là, tu ne le toucheras pas ! »
« OK, a répondu mon père… Dans ce cas, démerde-toi pour aller à l’hosto, pour accoucher et pour l’élever. Je ne m’en occupe pas. »

Globalement, il a tenu parole.

Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Cela aura été particulièrement vrai pour moi. On m’a parfois qualifié de survivant. J’ai avant tout la foi, la certitude qu’il y aura toujours de la lumière, et cette envie irrésistible, ce besoin de partager ».

Vous trouverez bientôt ce livre dans les rayons du CDI : un grand merci à Mme Le Guen Mezhoud, professeure documentaliste, d’aider à le faire connaître.