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Charlie Chaplin et la langue des signes

Publication : (actualisé le ) par Mme Staffa

Charlie Chaplin, un génie du cinéma muet qui aurait fait évoluer son art grâce à la langue des signes. Comment est-ce possible ? Le point sur un aspect ignoré de la vie de ce grand maître et sur un spectacle inédit en cours de préparation.

I- A l’origine de cet article

Lors d’une interview, Michael Chaplin a déclaré que lors d’une visite de Chaplin’s World, le musée installé dans la maison du grand maître, à Vevey, en Suisse, un sourd se serait emparé d’un objet pour l’embrasser symboliquement.
Pourquoi ? En remerciement pour ce cinéma qui, en tirant parti d’un handicap technique, l’absence de son, a pu s’adresser à tous, sourds et entendants.

En effet, le cinéma muet a compensé par une gestuelle expressive et par des effets visuels (textes, cadrages, enchaînements) l’impossibilité pour les acteurs de faire entendre leur voix.

Cette richesse artistique est telle que Charlie Chaplin lui-même était réticent à faire des films parlants au moment où il fut possible de lier le son à l’image (le premier film parlant est Le Chanteur de jazz, réalisé par Alan Crosland en 1927).

II- De fil en aiguille...

Non seulement Charlie Chaplin connaissait la langue des signes, mais il était aussi ami avec un artiste sourd.

Qui est-il ?

Redmond Granville, un artiste peintre qui a demandé un jour à Charlie Chaplin s’il accepterait de l’intégrer à sa troupe d’acteurs.
Pour découvrir quelques-unes de ses toiles, cliquez sur ce lien : http://www.artnet.fr/artistes/granville-s-redmond/

Chaplin accepta de le faire figurer dans plusieurs films, dont les Lumières de la ville (1931).

Il s’admiraient mutuellement, Redmond Granville apprenant la langue des signes à Charlie Chaplin (https://fr.wikipedia.org/wiki/Granville_Redmond), et Charlie Chaplin collectionnant les oeuvres de Redmond Granville, lui faisant même construire un atelier de peintre dans son propre studio de cinéma.

III- Le projet de spectacle

Pour rendre hommage au talent de Charlie Chaplin et à cette tendre amitié qui le lia à Redmond Granville, quatre élèves du club de langue des signes "Signons ensemble" sont en train de préparer une scène intitulée Charlot amoureux. J’ai écrit le scénario, mais la mise en scène a évolué au fil de l’eau grâce aux suggestions des élèves. L’idée de projeter au mur une toile de Redmond Granville est de Mme Khallaki, professeure d’histoire-géographie. J’en ai fait un élément de l’intrigue.

Pour l’instant, le projet est en cours de préparation et nous espérons fort pouvoir le partager bientôt avec vous !

Concluons sur une anecdote plusieurs fois racontée par Eugène Chaplin et confirmant la portée universelle de son art.
Un jour, Albert Einstein dit à Charlie Chaplin : "C’est extraordinaire, vous ne parlez pas et tout le monde vous comprend.
 Eh bien, ce qui est extraordinaire chez vous, répondit Charlie Chaplin, c’est que vous, vous parlez, mais personne ne vous comprend !"
https://www.youtube.com/watch?v=68cPFRsjIEc anecdote racontée à 1:02.

Merci infiniment de votre lecture.

A bientôt !

Sources de documentation :
1- https://fr.wikipedia.org/wiki/Granville_Redmond
2-https://www.crockerart.org/oculus/granville-redmonds-silent-film-career
3-https://www.francosourd.com/photo/c...
4- https://www.handspeak.com/study/ind...

*Lors du congrès de Milan de 1870, on a laissé entendre qu’il n’était pas nécessaire de signer, étant donné qu’on était arrivé à faire parler une enfant sourde. Or, il faut savoir que tous les sourds ne peuvent pas parler et que la langue des signes est ce qui permet de communiquer avant l’acquisition de la parole. Priver les enfants de ce mode de communication enferme ces derniers dans l’incapacité de communiquer avec les autres. Un sourd correctement intégré à la société n’a pas nécessairement besoin d’un appareillage pour s’épanouir, avoir un métier, fonder une famille.